EGalim L'avenir des phytos selon Edouard Philippe
En clôture des Etats généraux de l'alimentation, le 21 décembre, à Paris, le Premier ministre a livré la feuille de route du gouvernement concernant la « sortie des produits phytosanitaires » et la séparation du conseil et de la vente. Un extrait que nous vous livrons en intégralité.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, avait évoqué un peu plus tôt dans la journée « un plan de sortie des produits phytosanitaires en préparation » qui fera « l'objet d'une concertation au mois de janvier ». Ce plan prenant en compte le récent rapport de l'Inra sur le glyphosate, mais également le rapport sur les phytos, a priori finalisé, rédigé par les inspections générales des ministères de l'Agriculture (CGAAER), de la Transition écologique (CGEDD) et de la Santé (IGAS).
Il a fallu attendre ensuite jusque tard dans la journée, à la toute fin du discours de clôture du Premier ministre pour obtenir des précisions officielles sur le sujet. Edouard Philippe a indiqué vouloir « atteindre trois objectifs dans un cadre européen ».
Le premier est d'« exclure et substituer les molécules et les produits les plus dangereux ». « Certaines substances ont d'ores et déjà vocation à être exclues du marché européen, la France se mobilisera pour s'en assurer et pour améliorer le cadre européen relatif à la substitution. Le gouvernement saisira l'Anses sur la base des recommandations du rapport des trois inspections. »
Le deuxième objectif est de « renforcer les actions de recherche et évaluer les substances dont l'exclusion ou la substitution ne sont pas prévues », évoquant ainsi le glyphosate. « Une expertise collective sera lancée par l'Inserm dès 2018, l'Anses élaborera le cahier des charges des études complémentaires à mener sur la dangerosité du glyphosate. »
« Enfin, nous voulons aider les filières agricoles à développer des alternatives, en particulier au glyphosate, mais pas seulement, pour être en mesure d'en sortir d'ici trois ans. Nous nous engageons résolument dans cette voie, en mobilisant les leviers de la recherche et du développement dans le domaine agricole. Je crois à la mobilisation des agriculteurs en la matière. Il existe des exemples de bonnes pratiques et des propositions, il faut être capable d'encourager ces démarches volontaires grâce à des adaptations réglementaires. »
« C'est pourquoi, conformément à l'engagement du président de la République, nous séparerons les activités de conseil et de vente des pesticides (ndlr : a priori « capitalistique »). Une habilitation du gouvernement à légiférer sur ce sujet est proposée. Nous modifierons la redevance pour pollutions diffuses pour tenir compte de la dangerosité des produits, et financer l'accompagnement des agriculteurs et l'ensemble des actions évoquées dans le cadre du programme Ecophyto. »
« L'ensemble des propositions du gouvernement seront soumises à concertation avec les parties prenantes avant de finaliser notre plan d'action avant la fin du 1er trimestre 2018, et seront rendues publiques tout prochainement. »
Un coup dur pour les phytos, mais sans doute insuffisant pour le ministre de la Transition énergétique, Nicolas Hulot, qui a boudé la clôture de ces EGalim. « Le compte n'y est pas », a-t-il déclaré au journal Le Monde.
Renaud Fourreaux
Pour accéder à l'ensembles nos offres :